Le combat spirituel

June 7, 2015 Speaker: Philippe Viguier Series: Défi prière 2015

Topic: Combat spirituel Passage: Ephesians 6:18–20

 

Avez-vous déjà réfléchi à ce que vous aimeriez faire les derniers instants de votre vie? Si vous n’aviez plus que 24h à vivre, qu’aimeriez-vous faire ?

Nous nous posions ces questions avec les camarades de l’école biblique de temps en temps. Alors certains disaient :

« Moi si je devais choisir, ce serait de sauter d’un avion. L’aventure jusqu’au bout. »

Ou « moi j’aimerais mourir en mangeant le plat le plus délicieux au monde, même s’il me tue »

Ou sinon « moi j’aimerais que mes derniers instants à aider quelqu’un ou à sauver une vie »

Moi j’avais dû dire en voulant être spirituel que j’aurai aimé mourir en prêchant. Mais en y réfléchissant c’est plutôt égoïste comme souhait et surtout pas très sympa les gens qui écoutent le message et se retrouvent avec un cadavre.

Pour d’autres, dans leurs derniers instants, ils voulaient les passer en famille.

Bon on se dit chrétien, alors on devrait aussi se poser la question : « Jésus, il en fait quoi de ces dernières 24h ? »

Lorsqu’on observe les dernières heures de la vie de Jésus, il y a une chose essentielle qui ressort. Ce n’est pas une question piège. Vous l’aurez compris, c’est le thème de notre série. La prière. On lit des passages comme Jean 17. Jésus prie pour ses disciples. On continue au jardin de Gethsémané, Jésus prie avec ses disciples et seul face à Dieu. Il passe sa dernière nuit avant sa mort dans la prière. Et on arrive à la croix. Et qu’est-ce que Jésus fait dans ses tous derniers instants ? Il prie.

Il aurait pu faire beaucoup d’autres choses. Il aurait pu ressusciter les morts des tombes environnantes, faire des miracles, prêcher un dernier message poignant. Mais jusqu’à son dernier souffle, il pria… Jésus est mort en priant.

Je ne sais pas vous, mais moi ça m’interpelle. Ca fait réfléchir.

Jésus mourut en priant. Pourquoi ? Parce que Jésus savait que chaque moment vécu sur Terre était décisif, faisait partie d’un combat, et que le seul moyen d’aboutir à la victoire était la prière.
Jésus est mort en combattant. Il est mort en priant. Même en étant le Fils de Dieu, le Dieu vivant, le Sauveur du monde, sa priorité, lors de l’heure de la puissance des ténèbres comme cela est écrit dans l’Evangile de Luc, c’est de prier.

Nous qui croyons à ce que dit la Bible, il y a une vérité que nous ne pouvons nier. Nous vivons sur un champ de bataille. Cette vie sur Terre, ce souffle d’un instant, ce n’est pas le moment de réaliser nos rêves. Nous allons avoir toute l’éternité pour rêver sur la nouvelle Terre, pour construire des châteaux, visiter des planètes, adopter des dinosaures, jouer à cache-cache avec le Léviathan et mettre du colorant dans la barbe de Moise. Peut-être que mes rêves sont différents des vôtres, mais vous comprenez.

Au ciel, nous aurons le temps et les moyens d’accomplir des rêves bien plus passionnants et aventuriers qu’ici sur Terre… quand on a la vie éternelle, c’est beaucoup plus facile d’explorer des volcans ou de nager jusqu’au fond d’un océan, puisque l’on ne meurt plus et tout cela dans la présence de Dieu.

En attendant, la vie sur Terre, ce petit souffle, est le lieu d’un combat acharné entre les portes du ciel et les portes de l’enfer. C’est un combat qui date de milliers d’années. C’est un combat sans répit. C’est un combat où l’ennemi est beaucoup plus fort que nous. L’ennemi est immortel. Il nous surpasse en nombre. Il est invisible. Et il n’y a rien que l’on puisse faire pour empêcher l’armée de l’ennemi d’arrêter ses attaques. On est sur un champ de bataille où il n’y a pas de sortie. Le combat ne s’arrête que lorsque l’on meurt.

Je vous invite à lire avec moi Ephésiens 6.10-17, afin que l’on puisse voir ensemble comment la Bible décrit ce champ de bataille.

10Enfin, mes frères et sœurs, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa force toute-puissante. 11Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable. 12En effet, ce n’est pas contre l’homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. 13C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans le jour mauvais et tenir ferme après avoir tout surmonté. 14Tenez donc ferme: ayez autour de votre taille la vérité en guise de ceinture; enfilez la cuirasse de la justice; 15mettez comme chaussures à vos pieds le zèle pour annoncer l’Evangile de paix; 16prenez en toute circonstance le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du mal; 17faites aussi bon accueil au casque du salut et à l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu.

Souvent lorsque l’on parle du combat spirituel on imagine des gens possédés comme à l’époque de Christ, ou à des religions tribales d’Afrique ou d’Asie où des histoires de manifestation et de possession sont plus récurrentes. Mais la possession si on peut l’appeler ainsi, n’est qu’une manifestation de l’œuvre démonique. Il y a en a beaucoup d’autres. Mais cela reflète la nature de ce que Satan et ses légions essaient d’accomplir : l’influence.

Satan, on l’a vu dans l’Evangile de Jean, est le père du mensonge…et quand on vit dans notre beau pays, il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que le mensonge est roi. Que ce soit le rejet de l’existence d’un Créateur dans le monde scientifique, la tolérance de toutes sortes d’immoralités sexuelles, du concubinage à l’homosexualité, l’industrie du divertissement nous dit qu’il faut être beau et jeune pour réussir et ne promet qu’un bonheur superficiel, la perspective que le meurtre d’un bébé avant sa naissance n’est pas un choix amoral, que toutes les religions sont en fait les mêmes, que l’égoïste est en réalité la meilleure des vertus
Satan n’est pas appelé le prince de ce monde pour rien. Mes amis, ne vous leurrez pas. Satan règne en France. Depuis des millénaires, ce pays est son pays et il le garde avec jalousie.
Et son influence dans nos vies et dans le monde dit « évangélique, » est bien plus grande que ce qu’on se l’imagine. Lorsque l’on pense à certains prédicateurs « évangéliques » les plus écoutés en France, enseignent un évangile de prospérité : « si tu m’obéis je te bénis financièrement et physiquement »…un évangile centré sur l’homme plutôt que centré sur Dieu et son œuvre…
Satan est à l’œuvre et la preuve c’est que nous sommes souvent tentés de croire à un Christianisme de paix et de tranquillité, qui ignore la réalité de ceux séparés de Dieu et la réalité immonde du péché qui promet une vie de confort loin des problèmes.

L’influence de Satan sur notre pays est immense et chacun de nous, malheureusement, sommes beaucoup plus influencés que nous le pensons.

Et, c’est dire que les démons ont un énorme avantage. Ils savent que nous sommes facilement tentés par le péché et la convoitise. Alors évidemment, ils en profitent. Ils sont tellement doués dans ce domaine qu’ils sont considérés dans la Bible comme possédant des doctorats en mensonge et manipulation.

1 Tim 4 :1 nous dit : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains abandonneront la foi pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines de démons »
Après des millénaires d’expérience, ces créatures qui sont loin d’être stupides sont des enseignants de systèmes complexes. Ils savent comment parler à nos désirs de la chair à tous les niveaux.

Alors la question est : sommes-nous en mode combat, ou non ? Dans le premier passage que nous avons lu, Paul parle de l’armure du croyant. La ceinture de vérité, la cuirasse de justice, les chaussures de l’évangile, le bouclier de la foi, le casque du salut, l’épée de l’Esprit. Pas mal. Mais que fait-on de tout cela ? Sommes-nous suffisamment équipés pour être un combattant ? Comment combattez-vous ?

Aujourd’hui nous allons étudier la partie qui suit Ephésiens 6, avant cela j’aimerais revenir en arrière. Vous voyez, le passage d’Ephésiens est lui-même une réflexion d’un passage de l’Ancien Testament, En Ésaïe 59.15-20 :

15La vérité est devenue rare et celui qui s’écarte du mal est victime de pillages.
L’Eternel voit avec indignation qu’il n’y a plus de droiture. 16Il constate qu’il n’y a personne, il est consterné en voyant qu’il n’y a personne pour intercéder, alors son bras lui assure le salut et sa justice lui sert de soutien. 17Il enfile la justice comme une cuirasse et met sur sa tête le casque du salut; il prend la vengeance pour vêtement et s’enveloppe du zèle comme d’un manteau. 18Il paiera à chacun le salaire qu’il mérite: la colère à ses adversaires, le salaire qu’ils méritent à ses ennemis; il paiera aussi aux îles le salaire qu’elles méritent.
19On craindra le nom de l’Eternel à l’ouest et sa gloire à l’est. Quand l’adversaire surgira, pareil à un fleuve, l’Esprit de l’Eternel le mettra en fuite. 20Le libérateur viendra pour Sion, pour ceux de Jacob qui renoncent à leur révolte, déclare l’Eternel.

Ce passage est vraiment frappant. Il y a deux catégories de gens décrits : (1) Il y a ceux qui sont en rébellion, dans le mensonge, qui commentent le mal, qui n’intercèdent pas, ceux-là sont face au jugement de Dieu; (2) et puis il y a ceux qui renoncent à toutes ces choses et voient Dieu intervenir.

Comment combattre ?

Paul et Ésaïe nous disent la même chose, par la prière. Suite à la description de la réalité du combat spirituel, Paul nous dit en Ephésiens 6 :18-20

18Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance et en priant pour tous les saints. 19Priez pour moi afin que, lorsque j’ouvre la bouche, la parole me soit donnée pour faire connaître avec assurance le mystère de l’Evangile. 20C’est pour lui que je suis ambassadeur dans les chaînes. Priez que j’en parle avec assurance comme je dois le faire.

Dans la bataille spirituelle, combattre c’est prier. Ce combat ne peut être que vaincu par la prière.

Je citais John Piper il y a quelques semaines dans un message : « Nous ne pouvons comprendre ce qu’est la prière sans comprendre premièrement que nous sommes en guerre. » Au verset 13, Paul nous dit « C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans le jour mauvais et tenir ferme après avoir tout surmonté ». Il y a un élément important à noter dans ce verset. L’armure ne nous appartient pas. Ce n’est pas la nôtre. C’est celle de Dieu. Et le seul moyen d’accéder à cette armure c’est une relation avec Lui, ce qui n’est possible que par la prière. Dieu est de notre côté, mais, sans la prière, nous ne pouvons pas nous attendre à grand-chose.

Quand on lit à la fin ce qui se passe :

Apocalypse 19.7-8
7Réjouissons-nous, soyons dans la joie et rendons-lui gloire, car voici venu le moment des noces de l’Agneau, et son épouse s’est préparée. 8Il lui a été donné de s’habiller d’un fin lin, éclatant, pur.» En effet, le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. (Apocalypse 19.7-8) 

On arrive où lorsque tout est finalement accompli, que le monde créé pour Christ lui est finalement offert. Mais n’est-ce pas surprenant que l’épouse soit prête et pure, non parce que Dieu la rend pure, mais à cause des œuvres des saints ? La vérité est que Dieu a choisi de nous utiliser pour accomplir Sa volonté. La sainteté de l’épouse passe par nos œuvres. Dieu agit à travers nous, et bien entendu tout commence par la prière.

Etes-vous un homme ou une femme de prière ? Si ce n’est pas le cas, vous courrez de grands risques dans ce combat.

Etes-vous un homme ou une femme de prière ? Si ce n’est pas le cas, vous courrez de grands risques d’être influencés par Satan.

Etes-vous un homme ou une femme de prière ? Si ce n’est pas le cas, vous courrez le risque de ne pas être victorieux face à vos péchés.

Etes-vous un homme ou une femme de prière ? Si ce n’est pas le cas, vous limitez la manière dont Dieu peut vous utiliser.

Mais comment prier ? Aujourd’hui nous allons nous pencher sur Ephésiens 6.18-20, et nous allons étudier 5 impératifs de la prière qui permettre de ternir ferme dans le combat.

1) Priez sans cesse

Le premier impératif de la prière, c’est que c’est un mode de vie. Paul nous dit :

18Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications.

Il nous appelle à prier sans cesse. Dans toutes les circonstances. Cela ne veut pas dire que nous cessons de vivre pour prier, mais que le mode prière est allumé, et que la prière nous accompagne dans toutes nos activités de notre journée.

Lorsque la France entra dans la 1ère Guerre Mondiale, ce fut une guerre totale, dans le sens que chaque aspect de l’économie fut adapté pour la guerre. La nourriture et les ressources étaient rationnées, et les femmes furent appelées à changer leurs obligations familiales en se lançant dans le monde du travail, pour aider le pays à produire un maximum d’armes et de d’outils de guerre. Les riches furent appelés à donner de leurs biens. Le temps, l’énergie, les ressources devaient être optimisés au maximum. Rien ne devait se perdre.

Sur un champ de bataille, il n’y a pas place pour la distraction. Il faut être vigilant à chaque instant. Imaginez-vous regarder un film d’action où le héros, en plein combat, s’arrête. Se pose. Sort un sandwich de sa sacoche et se met à grignoter pendant que ses compatriotes s’acharnent au combat. Ca n’aurait aucun sens. Le film serait soit une parodie, soit tout « pourri ». Sur un champ de bataille, baisser la garde équivalait au suicide.

Nous devrions approcher la prière de la même manière. La prière c’est plus que quelque chose que l’on doit intégrer dans notre emploi du temps. C’est une attitude. Nous devrions constamment chercher des opportunités pour prier et être en communion avec Dieu, du début à la fin de notre journée, sachant aussi que l’enjeu c’est la vie et la mort.

John Bunyan, l’auteur du Voyage du Pèlerin, disait avec une pointe d’humour : « Celui qui court loin de Dieu dès le matin aura du mal à la retrouver pendant le reste de la journée »

Que ce soit avant une rencontre, prier que Dieu bénisse le temps partagé. Que ce soit avant un projet, que Dieu donne de la sagesse. Que ce soit pendant une conversation, que Dieu nous utilise pour être une bénédiction ou pour témoigner de ce que Dieu fait dans nos vies. Pendant que l’on fait les courses, que Dieu nous donne de briller pour Lui d’une manière ou d’une autre. Avant d’aller à l’église, que Dieu nous utilise pour encourager quelqu’un et qu’il prépare nos cœurs pour recevoir Sa Parole. Lorsque l’on cherche Dieu dans les petites choses de la vie comme les grandes, on est surpris de la manière dont Dieu se manifeste !

Une prière manquée c’est une opportunité manquée. C’est dommage que de nombreux croyants stagnent dans leur marche avec le Seigneur, sans attendre de changement. Mais quand nous prions, les choses bougent.

Nos vies devraient être saturées de prière. Dieu veut marcher avec nous. Il veut vivre avec nous. Il veut que nous demeurions en Lui. Il veut que nous œuvrions ensemble. Tout cela n’est possible qu’avec une attitude de prière constante.

Je ne sais pas combien de personnes vont relever le défi de prière. Prier tous les jours pour l’opportunité de témoigner la semaine prochaine. Je serais curieux de voir les opportunités que Dieu nous donnera.

Avec Sophia nous étions sidérés hier soir. Depuis quelques semaines on priait en particulier pour que Dieu nous donne l’occasion de partager l’évangile avec nos voisins. Nous avons eu un repas en commun pendant près de 3h, nous avons pu parler de l’évangile de 20 à 30 min avec un voisin puis l’autre. Les gens étaient curieux d’en savoir plus sur notre foi et la raison pour laquelle on peut être à la fois religieux et heureux.

Prier en tout temps, cela peut paraitre radical, mais le fait que nous soyons en guerre demande des comportements radicaux. Les enjeux sont radicaux.

« La plus grande tragédie de la vie n’est pas la prière sans réponse, mais la prière qui n’est pas offerte » F.B. Meyer

2) Priez par l’Esprit

Le 2e impératif de la prière que Paul nous révèle, c’est de prier par l’Esprit.

18Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications.

Alors que cela signifie prier par l’Esprit ? Lorsque l’on regarde à toutes les mentions de cette expression « par l’Esprit » dans la Bible, on retrouve 3 notions principales, que l’on pourrait placer dans des cercles concentriques.

Premièrement, la fondation, c’est l’Esprit qui confirme dans notre cœur la Parole de Dieu. En Eph 6.17, l’arme associée à l’Esprit c’est l’épée de l’Esprit, « qui est la Parole de Dieu ». C’est par l’Esprit que les prophètes de l’Ancien Testament on écrit la Parole, et c’est par l’Esprit que le croyant peut comprendre la Parole de Dieu.

On pense par exemple à 1 Cor 2.10 : « Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. »

L’Esprit de Dieu c’est Lui qui inspire la Parole, et qui nous convainc que cette Parole est de Dieu. Ainsi, prier par l’Esprit, c’est prier selon le plan de Dieu, selon Sa Parole.

Deuxièmement, l’effet de l’Esprit œuvrant par la Parole, c’est l’éloignement du péché. Cet éloignement est manifesté par le salut et par la croissance dans notre sainteté.

Romains 15.16 : Je m’acquitte ainsi du service sacré de la prédication de l’Evangile de Dieu afin que les non-Juifs soient une offrande agréable, devenue sainte par l’action de l’Esprit saint.
Je le répète souvent et on doit le retenir. La volonté de Dieu si on peut la résumer, c’est que les gens soient sauvés et sanctifiés (rendus saints).

Paul le dit clairement en 1 Thes 4.3 « Ce que Dieu veut, c’est votre progression dans la sainteté »
Ou encore en 1 Tim 2.3-4 « 3Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, 4lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »

Ce que Dieu désire avant tout pour nos prières, c’est quelle soient conformes à ce plan global, pour le salut des non-croyants et pour la sainteté des croyants. Dieu veut que nous ayons soif de voir sa sainteté sur Terre.

Le troisième cercle, c’est l’œuvre particulière de l’Esprit en chacun de nous à travers de dons spirituels. Paul nous en parle en 1 Cor 12 :

7Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour le bien de tous. 8En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse; à un autre une parole de connaissance, selon le même Esprit; 9à un autre la foi, par le même Esprit…

Alors qu’est-ce qu’un don ? Un don, c’est plusieurs choses. C’est une capacité que l’Esprit nous donne, mais aussi une conviction et une sensibilité. Votre don fait partie intégrante de votre personnalité. Pierre parle d’un don par personne (1 Pi 4.10-11). Alors il suffit de regarder Paul pour voir que Paul avait presque tous les dons. Mais la réalité c’est que les dons spirituels c’est plutôt une peinture qu’une cartouche d’encre d’une seule couleur. Notre don spirituel est un mélange de plusieurs forces et capacités qui font de chacun de nous quelqu’un d’unique et qui peut apporter quelque chose d’unique dans l’église. Chacun de nous, sous la conviction des Ecritures, voyons des besoins différents dans l’église et souvent des solutions variées. Nous avons des sensibilités uniques. Et ça c’est l’œuvre de l’Esprit.

Certains d’entre vous voient une souffrance chez un frère ou une sœur qu’un autre n’aurait pas vue. Et par ce discernement, vous pouvez apporter quelque chose. D’autres sont convaincues de l’importance de certaines doctrines ou vérités qui affectent nos perspectives et voudront enseigner. D’autres voient facilement les choses positives chez leurs prochains et ont le don d’encouragement. D’autres voient plus facilement les choses négatives et ont la capacité d’aider les gens à progresser.

Mais là où l’utilisation de ce don commence, c’est par la dépendance envers le Saint Esprit. C’est lorsque nous sommes remplis du Saint Esprit que nous voyons les besoins spirituels autour de nous, comme Dieu les voit.

E.M. Bounds, un des grands exemples d’homme de prière affirmait : « Aucune connaissance ne peut remplacer le manque de prière. Il n’y a ni ferveur, ni diligence, ni études, ni dons qui peuvent combler ce manque »

Tout doit commencer par la prière. Une bénédiction spirituelle est communiquée par ceux remplis de l’Esprit. Si vous ne connaissez pas vos dons spirituels, alors il faut vous demander : est-ce que je prie par l’Esprit ?

Vous savez ce qui se passe lorsque l’on prie et que l’on œuvre par l’Esprit ? On peut relire ce verset d’Esaïe que nous avons vu plus tôt :

Quand l’adversaire surgira, pareil à un fleuve, l’Esprit de l’Eternel le mettra en fuite. (Es. 59.19). C’est beau comme verset ! Quand l’adversaire surgira, pareil à un fleuve, l’Esprit de l’Eternel le mettra en fuite.

3) Priez avec humilité

Le troisième impératif de prière, c’est de prier avec humilité.

18Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications.

Nous devons prier en tout temps, par l’Esprit, avec humilité et avec des supplications. Paul nous enseigne de prier en suppliant à Dieu, avec une attitude de dépendance totale et être conscient que sans Dieu nous en sommes complètement incapables. La prière humble c’est tout simplement de se présenter à Dieu et de dire : « Dieu ! J’ai besoin de ton aide, je ne peux rien faire seul. Viens à mon secours ! »

Ce combat, ne peut pas être réalisé sans Dieu. C’est pour cela que Paul insiste :

10Enfin, mes frères et sœurs, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa force toute-puissante. 11Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable

Quand on prie avec humilité, le résultat c’est que Dieu prend la place qui lui est due, et le résultat c’est une œuvre éternelle et parfaite. Dieu nous a créés pour être dépendants parce que depuis le début il voulait que nous reflétions au maximum Son image. Adam et Eve n’ont pas été faits comme les animaux. Les animaux ont été créés, puis envoyés pour se reproduire. Mais Adam et Eve Dieu leur a parlé, leur a donné des instructions, les a dirigé.

Nous avons été conçus pour dépendre de Dieu. Cette dépendance est une partie intégrale de notre identité humaine. Sans cette dépendance. nous perdons de notre humanité. Nous avons besoin de Dieu en toutes choses. Vous connaissez bien le Psaume 23 n’est pas ? Sympa comme poème. Mais avez-vous déjà essayé de jouer au scrabble avec un mouton ? Un mouton, ce n’est pas très intelligent.

On peut le voir en image [vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=YXosBxCYXAk ].

J’ai un ami qui était berger. Il me racontait à quel point les moutons sont stupides. Il avait mis des barrières électrifiées autour des pâturages, et quand il les regardait, ils étaient incapables d’apprendre. Ils s’avançaient vers la barrière, se faisaient électrifier puis reculaient. Puis ils recommençaient encore, encore, et encore.

Il avait aussi un petit étang dans lequel les moutons allaient boire. Le danger avec les moutons, c’est que leur laine absorbe l’eau, et que lorsqu’ils tombent dans l’eau, ils coulent. Mais le problème, n’était pas que les montons tombaient volontairement dans l’eau, mais qu’ils plongeaient seuls, même après avoir rescapés de la noyade.

Sans berger un mouton est perdu. Si le berger ne prend pas soin des pâturages, ils ne font pas la différence entre les plantes empoisonnées et la bonne herbe. Ils sont alors en proie à toutes sortes de maladies. Ils sont sans défense face aux prédateurs. Il y a quelques années, j’ai entendu que de 300 brebis avaient sauté d’une falaise pour fuir un chien.

David connaissait bien les brebis, lui qui fut berger. Il connaissait leurs besoins. Il savait qu’il avait besoin de son Seigneur comme berger.

Face aux autorités, aux puissances, aux démons, nous ne sommes pas à la hauteur sans Dieu. Nous sommes des brebis parmi les loups. Nous avons besoin de Dieu à chaque instant.
Un Puritain disait :

« Notre père était Adam, notre grand-père la poussière, et notre arrière-grand-père le néant. »

Nous devons nous rappeler qui nous sommes vraiment. Nous sommes venu du néant, et sans Dieu nous ne vallons pas plus que le néant.

Paul nous encourage à prier avec des supplications, parce que c’est ce qui correspond à notre réalité.

Dieu veut bénir celui qui est humble.

« Satan tremble quand il voit le plus faible des chrétiens à genou » William Cowper

Cette semaine, nous avons bien rigolé avec nos enfants. Un matin Elena notre fille de 3 ans est venue me réveiller le matin en me disant qu’elle avait faim. Bon j’étais un peu fatigué, du coup j’ai ouvert le frigo, j’ai trouvé du fromage, et je lui en ai donné un morceau ainsi qu’à son frère. Je ne fais pas cela d’habitude, mais pour une fois…puis j’ai dit à Elena qu’elle devait rester dans sa chambre pour jouer avec son frère et me laissé dormir un peu.

Finalement j’étais réveillé et je suis allé à la cuisine pour préparer un petit déjeuner. Et puis j’ai entendu ma fille pleurer. Elle semblait triste. Alors je vais voir dans la chambre, et je la retrouve à genoux, la tête dans les mains en pleurant de tout son cœur. Et je lui demande ce qu’il se passe, et elle me répond : « je voulais juste encore du fromage ! » Elle n’avait pas osé sortir de sa chambre parce que je le lui avais demandé, et la seule solution qu’elle avait trouvée était de pleurer.

Par contre, son frère, dès que j’ai ouvert la porte a filé directement dans la cuisine, je n’ai pas pu le rattraper avant qu’il ne mange les croutes de fromage que j’avais laissées dans la camelle du chien.

Et ça m’a fait un peu réfléchir…c’est vrai que parfois en prend les choses en main et on se retrouve à manger des croutes de fromages dans des gamelles de chien au lieu de faire confiance dans les promesses de Dieu et des délices qu’Il souhaite nous offrir.

4) Priez avec persévérance

Le 4e impératif, c’est de prier avec persévérance.

Veillez à cela avec une entière persévérance et en priant pour tous les saints.

Paul nous encourage ensuite de prier avec persévérance. Le mot en grec vient de deux mots, de direction, et de fermeté ou force. C’est l’idée d’avoir un but et de ne pas lâcher

Un théologien disait : c’est par la persévérance que l’escargot entra dans l’arche.

Des exemples de persévérance, il en existe beaucoup. La persévérance, c’est la pratique de notre foi.

Je pense en particulier à un certain Evan Roberts. Pendant près de 11 ans, il a prié inlassablement pour un réveil au Pays-de-Galle. Vers la fin de cette période il avait tellement soif d’un réveil, il a passé les 4 derniers mois en passant presque toutes ces soirées en prière. Il se levait d’une heure à cinq heures du matin pour prier que le Seigneur intervienne. Il allait fidèlement à toutes les réunions de prière centrées sur le réveil, il en faisait sa plus grande priorité, toujours en suppliant avec persévérance pour un réveil dans son pays. Finalement le réveil a éclaté. Entre 1904-1905, près de 100 000 personnes se sont converties dans son pays, en grande partie suite à ses prédications.

Il savait que Dieu voulait sauver, il connaissait les promesses de Dieu pour une grande moisson, il ne voulait absolument pas lâcher prise.

C’est John Know, le Réformateur de l’Ecosse du temps de Calvin, créateur de l’église Presbytérienne, qui priait : « Donne-moi l’Ecosse ou je meurs ! »

La reine d’Ecosse disait qu’elle craignait plus les prières de John Know qu’une armée de 20 000 soldats.

Paul encourage les croyants à prier avec une entière persévérance.

Vous savez comme Edison parvint à créer la première ampoule ? Il avait un but, et la volonté de ne jamais lâcher. Il avait une horloge sur son bureau qui n’avait pas d’aguilles. L’idée était que le temps n’importait pas. Il ne voulait pas lâcher.

Malgré le fait que ses premiers efforts pour trouver un filament pour une lampe à incandescence furent un échec, il n’abandonna pas. Il fit un nombre incalculable d’expérience en essayant toutes sortes de matériaux. A chaque échec, il balançait le tout par la fenêtre. La pile monta jusqu’à la fenêtre du 2e étage. Puis il parti en Chine, au Japon, en Amérique du Sud, en Asie, en Jamaïque, au Ceylan et en Birmanie en recherches de fibres et d’herbes pouvant être testés dans son laboratoire.

Et puis le 21 Octobre 1879, après 13 mois d’échecs répétitifs, il a une idée : pourquoi ne pas essayer avec une fibre de coton carbonisée ? Il essaie de préparer une fibre pendant 5h, et puis elle casse. Après deux rouleaux entiers de tissu, il arrive à préparer une fibre, mais elle casse quand il la place dans le tube de verre. Mais il n’abandonne pas. Après deux jours et deux nuits sans dormir, il réussit. Et la lumière de l’ampoule fut.

Malheureusement, on compte souvent les minutes lorsque l’on prie.

Dieu nous demande de persévérer. De ne pas lâcher prise jusqu’à ce qu’on arrive à destination.
Woodrow Wilson dit : « Je préfèrerais échouer pour une cause qui un jour triomphera, que de triompher pour une cause qui un jour échouera. »

Et nous, dans quoi voulons-nous triompher ?

5) Priez les uns pour les autres

Le 5e impératif de la prière, c’est de prier les uns pour les autres.

18Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance et en priant pour tous les saints. 19Priez pour moi afin que, lorsque j’ouvre la bouche, la parole me soit donnée pour faire connaître avec assurance le mystère de l’Evangile. 20C’est pour lui que je suis ambassadeur dans les chaînes. Priez que j’en parle avec assurance comme je dois le faire.

Paul termine avec une exhortation de prier les uns pour les autres tout en demandant que les fidèles prient pour lui.

Lorsque l’on prie seulement quand « on le sent » comme c’est souvent le cas, le problème c’est que l’on finit souvent par prier beaucoup plus pour nous que pour nos frères.

J’étais super touché lorsque Florent m’a dit lorsque j’ai commencé à prêcher ici : « le dimanche matin, je passais du temps en prière pour que Dieu bénisse mes prédications, maintenant je prie que Dieu bénisse les tienne »

Cela fait une différence énorme lorsque l’on prie pour nos projets, nos ministères, notre famille, etc. Et cela fait aussi une énorme différence lorsque l’on prie les uns pour les autres. Lorsqu’on commence à prier avec persévérance et fidélité pour certaines personnes, c’est incroyable ce que Dieu fait.

A l’âge de 17 ans j’ai été convaincu qu’il fallait que je me mette à prier pour les gens de mon entourage, en particulier pour ma famille : mes parents, mes quatre frères et ma sœur. En quelques années, j’ai vu deux de mes frères se convertir puis se lancer dans des études bibliques. J’ai vu chacun grandir et s’investir dans le service de l’église. Nous sommes maintenant 4 à prêcher régulièrement. C’est génial. Dieu désir notre croissance et n’attend qu’une chose, c’est que l’on prie !

Bien sûr je n’étais pas le seul à prier pour eux, mais en priant Dieu m’a permis de participer à son œuvre de manière unique et privilégiée.

Paul nous encourage à prier les uns pour les autres, parce que c’est indispensable.

Non seulement à prier les uns pour les autres, mais il demandait aussi que les gens prient pour lui. Il savait que même en tant qu’apôtre, et malgré ses dons inégalables dans l’église, son zèle et son enthousiasme, il avait besoin comme tout le monde de prières.

Qui prie pour vous ? Etes-vous assez courageux et humbles pour demander de la prière autour de vous ?

Qui est-ce qui vous protège dans le combat ?

Que Dieu nous donne la grâce et nous met à cœur de prier fidèlement les uns les autres. Cette semaine, un des défis de prière c’est de prier pour 10 personnes de la liste des membres et amis par jour. Pensez-vous que Dieu va utiliser nos prières ? Je peux vous promettre que si elles sont faites par l’Esprit, Dieu va les écouter.

Conclusion

« Lorsque nous dépendons des organisations, nous obtenons ce que les organisations peuvent faire ; lorsque nous dépendons de l’éducation, nous obtenons ce que l’éducation peut faire ; lorsque nous dépendons de l’homme, on obtient ce que l’homme peut faire ; lorsque nous dépendons de la prière, nous obtenons ce que Dieu peut faire » A.C. Dixon

Certains ont peut-être entendu parler d’Adolphe Monod, un pasteur Protestant du 19e siècle que Dieu avait grandement utilisé dans sa génération. Dans son livre, Les adieux, il confesse en fin de vie un grand regret. Celui de ne pas avoir plus prié.

Plus nous réalisons l’importance de la prière, plus nous réalisons à quel point nous risquons de vivre et mourir avec des regrets si nous ne nous y consacrons pas dès maintenant.

Jésus est mort en priant. Jusqu’au bout, c’était sa manière de vivre.

Et nous, comment comptons-nous combattre ?

J’aimerai finir avec un de mes versets préférés :

Rom 16.20 : « Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds ! »